mardi 13 janvier 2009

variation # 1 : le vilain petit chaperon rouge

quelques variations autour du theme du celebre conte de perrault (ou grimm) sur different supports.

Pour commencer un magnfique clip de vast (à deconseiller aux ames sensibles)
qui nous offre une version surrealiste et perverse du conte.








Hard candy de david slade


Hayley et Jeff se sont connus sur Internet. Elle est une très belle adolescente de 14 ans, et lui un séduisant photographe trentenaire. C'est elle qui a suggéré d'aller chez lui pour être plus tranquille, elle qui a voulu qu'il prenne quelques photos, elle qui leur a servi à boire et a commencé à retirer ses vêtements... (cf fiche film allociné)


Freeway de matthew bright (produit par oliver stone)



Après une descente de police pour arrêter sa mère prostituée toxicomane et son beau-père qui la pelote, Vanessa, seize ans, ligote l'assistante sociale qui veut la placer une fois de plus dans une famille d'accueil, lui vole sa voiture, dit au revoir à son ami Chopper qui lui offre son revolver. Tel le petit Chaperon rouge, elle part rejoindre sa grand-mère qui vit dans une caravane à une centaine de kilomètres de là. Elle va rencontrer le grand méchant loup sous les traits d'un bourgeois psychologue et psychopathe. (cf fiche film allociné)



extrait du court metrage de jan kounen le dernier petit chaperon rouge

http://fr.youtube.com/watch?v=5Y2ATmTlZ14



le petit chaperon version monthy phyton

http://www.youtube.com/watch?v=iKbWdgW6sD8



dans la litterature contemporaine:

Au cours d'une excursion dans les Appalaches, Trisha, neuf ans, s'éloigne de la piste tracée, exaspérée par les disputes entre son frère et sa mère. Pensant pouvoir rejoindre un autre chemin, elle coupe à travers la forêt... et se perd.Commence une longue errance pour cette petite fille, qui a pour seul lien avec la civilisation sa radio portable et les matchs de baseball de son idole, Tom Gordon. Au fil du temps, elle s'aperçoit que 'quelque chose' la suit : qu'est-ce ?




pour finir un extrait de psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim a propos de la version de perrault.


Le Petit Chaperon rouge de Perrault perd beaucoup de son charme parce qu'il est trop évident que le loup du conte n'est pas un animal carnassier, mais une métaphore qui ne laisse pas grand-chose à l'imagination de l'auditeur. Cet excès de simplification, joint à une moralité exprimée sans ambages, fait de cette histoire, qui aurait pu être un véritable conte de fées, un conte de mise en garde qui énonce absolument tout. L'imagination de l'auditeur ne peut donc pas s'employer à lui trouver un sens personnel. Prisonnier d'une interprétation rationnelle du dessein de l'histoire, Perrault s'évertue à s'exprimer de la façon la plus explicite. Par exemple, quand le petit Chaperon rouge se déshabille et rejoint le loup dans le lit, et que le loup lui dit que ses grands bras sont faits pour mieux l'embrasser, rien n'est laissé à l'imagination. Comme la fillette, en réponse à cette tentative de séduction directe et évidente, n'esquisse pas le moindre mouvement de fuite ou de résistance, on peut croire qu'elle est idiote ou qu'elle désire être séduite. Dans les deux cas, elle n'est certainement pas un personnage auquel on aurait envie de s'identifier. De tels détails, au lieu de présenter l'héroïne telle qu'elle est (une petite fille naïve, séduisante, qui est incitée à négliger les avertissements de sa mère et qui s'amuse innocemment, en toute bonne foi), lui donnent toute l'apparence d'une femme déchue.On supprime toute la valeur du conte de fées si on précise à l'enfant le sens qu'il doit avoir pour lui. Perrault fait pire que cela : il assène ses arguments. Le bon conte de fées a plusieurs niveaux de signification. Seul l'enfant peut découvrir la signification qui peut lui apporter quelque chose sur le moment. Plus tard, en grandissant, il découvre d'autres aspects des contes qu'il connaît bien et en tire la conviction que sa faculté de comprendre a mûri, puisque les mêmes contes prennent plus de sens pour lui. Cela ne peut se produire que si on n'a pas dit à l'enfant, de façon didactique, ce que l'histoire est censée signifier. En découvrant lui-même le sens caché des contes, l'enfant crée quelque chose, au lieu de subir une influence.

Extrait de Psychanalyse des Contes de fées. Robert Laffont, 1976.

4 commentaires:

  1. Bruno Bettelheim et la psychologie des contes des fées, première fois que je le vois cité dans un blog, ce livre me suis de partout pour l'analyse qui y est faite (bossant auprès de jeunes en grosse difficultés sociale et psychologique, il ne peut que me servir).

    Hard Candy est un film assez trippant sur la montée psychologique du film, j'ai vraiment aimez la façon d'ou l'histoire a été amené..

    Les contes de fée sont loin d'être aussi féerique que l'on ne pense...

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  2. c'est drole moi j'ai decouvert ce bouquin a 14 ans quand j'etais moi même une ado asociale et perturbée mentalement, il ne m'a plus quitté

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  3. merci pour cette precision (je ne suis qu'une merde je vais aller me fouetter de ce pas) c'est ca d'être trop pressée
    jvais corriger ca promis

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